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chroniques dominicaises

23 juillet 2013

Question de maîtres


«Le maître de chacun est celui qui a pouvoir sur ce que chacun veut ou ne veut pas, pour le lui dispenser ou le lui enlever. Donc : celui qui veut résolument être libre, qu’il ne veuille ni ne fuie rien de ce qui est à la portée d’autres que lui; sinon, de toute nécessité, il sera esclave. », disait en son temps le stoïcien Epictète qui nous vient à propos de notre dossier intitulé «Parle-moi de ton maître». Une demande formulée par notre collaboratrice Céline Chadelat à quelques personnes dont la vie fut radicalement changée par la rencontre fulgurante avec leur guru.

Mais le guru n’est pas le maître tel que l’entend Epictète. Celui-là ne vous rend pas esclave mais vous libère en vous révélant votre essence. A condition de savoir le quitter : «Si tu rencontres le Bouddha, tues-le» exhortait déjà le maître chinois Lin Tsi. Quant à Krishnamurti, il prônait le non recours aux maîtres. Il ne voulait pas de disciples, se considérant lui-même comme un ami parlant à des amis.
Ainsi, Anselme, héros de « Iris », l’un des plus beaux contes de Herman Hesse, avait découvert enfant l’essence du Réel au cœur d’un iris. Jeune homme, il tombe amoureux d’une femme nommée Iris. A chaque fois qu’il prononce son nom une vibration surgit du tréfonds de lui-même. Elle lui rappelle quelque chose, il ne sait plus quoi.

S’en souvenir, telle sera la quête donnée par la jeune initiatrice à son prétendant. Des années durant, il part à la recherche de cette mémoire. Quand il retrouve Iris, elle est sur le point de mourir. Après sa disparition, il découvre dans le cœur d’un iris ce qu’il cherche : non plus des images, mais l’essence même de sa vie, secret qui lui avait été révélé dans son enfance mais qu’il avait oublié. Bien sûr la rencontre du maître, ici de l’initiatrice, aide à la quête, jusqu’au jour où c’est de l’intérieur que surgit le « maître » comme ce fut le cas pour Anselme.

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22 juillet 2013

lézard

C'est toujours le même petit lézard. Il est là le matin, il est là le soir, toujours à la même place, à gauche de la véranda.

Parfois de face, le regard fixe, planté dans mes yeux, parfois de profil ou de dos. Mais c'est la même chose parce qu'il se contorsionne et plante son regard.

Il y a aussi le vent sans regard qui souffle et

la nuit, les pluies diluviennes.

Les oiseaux chantent quand même tout le temps, quelles que soient les intempéries.

Il y a peu de monde dans cette île, des anciens qui atteignent des âges à peine croyables, 120, 130 ans, parfois;

des femmes surtout que l'on appelle les queens et dont on fête l'anniversaire avec chants et bougies

Et puis, il y a les nouveaux, les obèses, qui chaque année font des concours de hamburgers, c'est à celui qui en avalera le plus dans le moins de temps

Quand l'un d'eux traverse une rue, le soleil disparaît, comme caché par un nuage de poids

Dans cette île, on n'a pas besoin de beaucoup d'argent, les fruits, mangues, noix de coco, fruits de la passion, caramboles etc... tombent des arbres et les légumes surgissent d'on ne sait où. Chaque matin l'arbre à pain me fournit.

Et chaque soir, la nuit qui tombe d'un coup et tôt, me ferme les yeux.

Nuit de rêves insensés, mais les rêves ont-ils un sens?

 

22 juillet 2013

Rien de ce que tu crois être

Mieux vaudrait mourir aujourd’hui
plutôt que demain. Mieux
vaudrait intégrer la mort dans
la vie parce qu’en réalité elles sont
inséparables. Seuls, les gens les plus
superficiels n’ont pas compris que la mort
qui les suit comme leur ombre
générait cette peur fondamentale
qui colore leurs pensées et leurs
actes.

De même que la vie, la
mort ne se laisse pas abuser.
S’identifier à ses possessions,
savoirs, croyances … fait de
nous des êtres demi-morts
dont « les yeux sont des feux
mal éteints », selon le vers
d’Apollinaire. Autant de distractions qui
semblent si importantes sur le moment
qu’elles nous font perdre le sens de la vie
et tout le potentiel créateur que délivre
cette conscience de la présence de la
mort.

Pour ne pas se figer et se réveiller
plein d’allant, il suffirait de mourir chaque
soir aux évènements du jour qui vient
de s’écouler. « Ce qui n’est pas fixé n’est
rien. Ce qui est fixé est mort », d’après
Paul Valéry.

Pourquoi parler de la mort alors que tout
renaît ? Parce que si les arbres et les fleurs
n’avaient pas « fait les morts » pendant ces
longs mois d’hiver, ils ne resplendiraient
pas aujourd’hui, ce bel aujourd’hui, avec
une telle vigueur. Ils n’apparaîtraient pas
si verdoyants, si fraichement repeints de
mille couleurs. Et à un certain degré de
profondeur, nous ne sommes pas séparés
du monde végétal.
La mort, sujet tabou de nos
sociétés, se fraye un chemin.
Témoins les nombreux
ouvrages consacrés aux
N.D.E. (near death expérience,
expériences de mort
imminente), qui sont publiés

Pour mourir et renaître en toute légèreté
nous vous invitons à lire ou à relire les
chroniques spirituelles de François Roux
que viennent de republier les éditions
Agamât. Dans ce merveilleux livre, « L’En
neuf », ouvert au hasard, nous lisons :
« La mort te montre que tu n’es rien. Rien
de ce que tu crois être…

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